A - Auto-immunité - Rhumatologie
Les facteurs rhumatoïdes (IgM) représentent le marqueur biologique de choix pour le diagnostic de la Polyarthrite Rhumatoïde.
Les anticorps anti-peptides cycliques citrullinés sont des marqueurs spécifiques reconnus dans le diagnostic de la polyarthrite rhumatoïde.
Cependant, ces anticorps peuvent également être détectés dans d'autres maladies rhumatologiques, notamment dans le lupus érythémateux systémique.
Les Ac anti CCP sont d’apparition très précoce, pouvant précéder le début clinique de la maladie, autorisant une prise en charge optimale dès les premiers mois et donc, une évolution fonctionnelle à long terme plus favorable.
B - Auto-immunité - Maladie de système
Les anticorps anti-nucléaires sont des auto-anticorps dirigés contre un antigène présent à l'intérieur du noyau cellulaire. Leur présence est associée à de nombreuses pathologies: maladies auto-immunes, infections virales, néoplasies, intoxications, maladies inflammatoires ...
Les anticorps anti-antigènes nucléaires solubles reconnaissent des composants solubles en solution saline de composants du noyau, mais aussi du cytoplasme cellulaire.
Six sont les seuls recherchés en routine : anti-SSA/Ro, anti-SSB/La, anti-Sm, anti-U1-RNP, anti-Scl-70 et anti-Jo-1.
Leur présence est associée à de nombreuses pathologies : lupus érythémateux disséminées, Gougerot-Sjogren, connectivites…
Les anticorps anti-ADN natif sont presque toujours associés à la détection d’anticorps anti-nucléaires. Ils sont un des principaux marqueurs biologiques du diagnostic du lupus érythémateux systémique (LES).
Dans le LES, ils sont corrélés à l’évolutivité de la pathologie. Les fluctuations du taux d’anti-ADN natif sont des arguments en faveur d’une rémission, d’une rechute, d’une réponse au traitement…leur suivi biologique est donc indispensable.
C - Les marqueurs biologiques de la maladie cœliaque
Anticorps anti-gliadine (IgA, IgG)
Ce sont des auto-anticorps marqueurs de la maladie cœliaque qui est une intolérance au gluten se traduisant par une entéropathie entrainant un syndrome de malabsorption chez des sujets génétiquement prédisposés.
Anticorps anti-tranglutaminase (IgA, IgG)
Doit être réalisé chez des patients ne présentant pas de déficit en IgA et étant sous alimentation n'excluant pas le gluten. Son intérêt réside dans le diagnostic de maladie cœliaque et dans le suivi de l'observance du régime sans gluten.Le dosage des IgG anti-translgutaminase peut être réalisé en cas de déficit en IgA.
Ils peuvent être dosés en 2ème intention en cas de test négatif pour les IgA ou les IgG anti-transglutaminase. Ils peuvent être aussi utilisés tant pour le diagnostic de la maladie cœliaque que pour le suivi de l'observance du régime sans gluten.
Anticorps anti-phospholipides (IgM, IgG)
Ils représentent un ensemble complexe d’auto anticorps qui définissent le syndrome des anticorps anti-phospholipides.
Ce syndrome se caractérise par une triade :
1-Thromboses veineuses et/ou artérielles (caillots dans les veines ou les artères) qui peuvent toucher les différents vaisseaux du corps.
2-Complications durant la grossesse: fausses couches précoces (du 1er trimestre de la grossesse) à répétition, fausses couches tardives (du 2ème trimestre) ou accouchement d’un enfant prématuré ou avec un petit poids à la naissance.
3-Présence d’anticorps anti phospholipides.
Ce sont des auto-anticorps produits par le système immunitaire contre les phospholipides de la membrane des plaquettes
Ils sont souvent responsables de la formation anormale de caillots dans les veines (phlébites) et les artères (thromboses artérielles). Ils sont impliqués dans le syndrome anti-phospholipides qui se manifeste, entre autres, par des fausses couches à répétition pendant le 2éme ou le 3éme trimestre de la grossesse.
E - Auto-immunité - VASCULARITE
Anticorps anti cytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ANCA)
Ce sont des auto-anticorps dirigés contre des antigènes présents dans les granules azurophiles des polynucléaires neutrophiles. Ce sont des marqueurs diagnostiques des vascularites, de maladies inflammatoires chroniques de l’intestin et parfois d’hépatopathies auto-immunes.
F - Marqueurs biologiques de la maladie de Crohn
Anticorps anti saccharomyces (IgA, IgG)
Ce sont des marqueurs sérologiques de la maladie de Crohn, s’intégrant avec les anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires (ANCA) notamment, au diagnostic biologique des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI).
Anticorps anti facteur intrinsèque
Ils empêchent la liaison de la vitamine B12 au facteur intrinsèque, entravant donc l'absorption normale de la vitamine B12. Ils se retrouvent chez 65% des patients atteints d'anémie de Biermer (anémie mégaloblastique liée à un déficit d'absorption en vitamine B12 associée à une gastrite chronique).
Anticorps anti antigènes solubles du foie
La recherche de ces anticorps représente une aide précieuse au diagnostic des hépatites auto-immunes de type 1.
Ils permettent d’évaluer le risque de rechute à l’arrêt du traitement et, pour les patients transplantés, le risque de récidive de l’hépatite auto-immune.
Anticorps anti muscle lisses
Ils représentent le test de dépistage de l’hépatite auto-immune de type I. C’est un test sensible mais qui pour être spécifique, doit impérativement préciser si les anticorps sont de spécificité anti-actine.
Anticorps anti mitochondries de type M2
Ils représentent le marqueur biologique de la cirrhose biliaire primitive qui est une maladie chronique d’origine auto-immune caractérisée par la destruction progressive des petits et moyens canaux biliaires intra-hépatiques.
Ils sont retrouvés chez 95 % des patients et leur spécificité est excellente (98%). Ils apparaissent précocement parfois avant tout signe clinique ou biologique (le bilan hépatique peut être normal).
Ces anticorps sont les marqueurs de l’hépatite auto-immune de type II qui est une pathologie très rare qui atteint principalement les filles entre 2 à 15 ans. Elle débute souvent comme une hépatite aigue grave évoluant dans 80% des cas vers la cirrhose en moins de trois ans.